L’épargne retraite représente l’ensemble des contrats d’investissements financiers permettant la constitution d’une épargne lors de la vie active, en vue de disposer d’une rente à la retraite. C’est une forme d’épargne par capitalisation.
Dans le cadre de la retraite en France, elle est constituée à partir des versements périodiques. Les sommes sont bloquées jusqu’au départ à la retraite et ensuite versées sous forme de capital ou transformées en rente viagère.
Épargne retraite de MEDES ASSURANCES
L’épargne retraite s’intègre dans le système de la retraite en France. Elle se situe aux niveaux 2 et 3 de la retraite des salariés français. Le niveau 1 est constitué des régimes obligatoires de base et complémentaires. On distingue des dispositifs d’épargne retraite « collectifs » et des dispositifs « individuels » :
- régimes de retraite supplémentaire collectifs installés dans l’entreprise (niveau 2) et dont bénéficient tous les salariés ou une catégorie spécifique de salariés, communément appelés « art 83 » ou « art 39 », du nom des articles des codes des impôts traitant de leur fiscalisation, ou encore le PÈRE (plan d’épargne retraite entreprise);
- retraite supplémentaire individuelle (niveau 3) constituée soit dans le cadre d’un PERP (Plan d’épargne retraite populaire), soit dans le cadre de l’assurance vie ;
- à la frontière entre le collectif et l’individuel (niveaux 2 et 3), le PERCO (Plan d’épargne retraite collectif) ou PERCO-I (plan d’épargne retraite collectif – Interentreprises) est un dispositif mis en place collectivement dans l’entreprise mais qui permet au salarié de se constituer individuellement une épargne.
Le PERP et le PERCO ont tous deux été institués par la loi Fillon (ministre de l’Emploi et de la solidarité) du sur la réforme des retraites. Ils bénéficient davantage fiscaux afin d’inciter les Français à se constituer une épargne retraite en supplément des régimes obligatoires.
Régimes collectifs de retraite supplémentaire
Il existe deux formes de régime de retraite supplémentaire
- Les régimes dits à « cotisations définies » : le niveau de la cotisation est fixé dans le contrat et le montant de la pension défini par le montant total des cotisations. Il s’agit des régimes art 83. Dans ces régimes, l’entreprise et éventuellement le salarié cotise(nt) pendant toute la durée de l’emploi pour un contrat exprimé soit en droit, soit en euros, soit en unités de comptes. Les sommes versées sont exonérées d’impôts pour le salarié. Elles sont socialement exonérées et fiscalement déductibles du résultat pour l’entreprise. En revanche, la rente sera, comme toutes les rentes soumises à l’impôt sur le revenu.
- Les régimes dits à « prestations définies » : le niveau de la pension est déterminé dans le contrat. Il s’agit des régimes art 39 dont il existe deux types.
- Le premier est la retraite dite « chapeau » : l’employeur s’engage dans le contrat à ce que le salarié reçoive un niveau X de retraites toutes pensions confondues. Au moment de la retraite, est calculé un différentiel entre les retraites des régimes obligatoires et le niveau X. C’est ce différentiel qui sera versé dans le cadre du régime à prestations définies.
- Le second est le régime « additionnel » : l’employeur s’engage dans le contrat à ce que le salarié reçoive une somme X exprimée généralement en pourcentage du salaire.
Dans les deux cas, les cotisations sont versées par l’employeur et sont déductibles fiscalement de son résultat net. La rente est également soumise à l’impôt sur le revenu.
Dans ce cadre, le Plan d’épargne retraite d’entreprise (PERE) est particulier. Il permet au salarié d’effectuer des versements individuels dans un régime supplémentaire de type art 83 et art 39 en bénéficiant des avantages du PERP.
Types des contrats
Plan d’épargne pour la retraite collectif (PERCO)
Le PERCO/PERCO-I est défini par une ordonnance française du .
Le PERCO (plan d’épargne pour la retraite collectif) ou PERCO-I (plan inter-entreprise) est un plan d’épargne retraite en entreprise. Il est mis en place dans le cadre d’un contrat collectif soit par l’employeur seul, soit par référendum, soit par négociation entre l’employeur et les salariés et/ou les partenaires sociaux.
Son fonctionnement est analogue à celui du plan d’épargne d’entreprise (PEE). Il peut être alimenté par plusieurs sources différentes :
- l’intéressement
- la participation
- des versements volontaires dans la limite de 25 % du salaire annuel brut, intéressement compris
- d’un abondement de l’entreprise dans la limite de 16 % du plafond annuel de la sécurité sociale, soit 5 925,12 € annuels en 2013, et à 300 % des sommes versées par le salarié (Loi du ).
- d’un transfert de fonds d’un PEE ou PEI
Lors du départ à la retraite du bénéficiaire, les sommes sont converties en rente viagère ou éventuellement, si le contrat l’a prévu et si le bénéficiaire le décide, versées sous forme de capital.
Avantages fiscaux
La participation peut être versée sur le PERCO sans que le salarié perde le bénéfice de sa déductibilité fiscale et de son exonération sociale. La prime d’intéressement, usuellement imposable, ne l’est pas en cas de versement sur un PERCO. Les versements volontaires sont fiscalisés. Mais l’abondement de l’employeur n’entre pas dans le revenu imposable.
À la sortie, le capital est exonéré d’impôt sur le revenu (hormis les prélèvements sociaux). La rente viagère est, en revanche, soumise à l’impôt sur le revenu ; mais s’agissant d’une rente viagère à titre onéreux, seule une partie de la rente est imposable, contrairement au PERP par exemple.
Les cas de déblocage anticipé, pendant la phase épargne, sont :
- décès de l’épargnant, de son conjoint ou de son partenaire dans le cadre d’un PACS ;
- expiration des droits à l’assurance chômage de l’épargnant ;
- invalidité de l’épargnant, de son conjoint, de ses enfants ou de son partenaire dans le cadre d’un PACS ;
- surendettement ;
- affectation des sommes épargnées à l’acquisition de la résidence principale.
Une entreprise disposant d’un plan d’épargne entreprise depuis plus de trois ans est tenue d’ouvrir des négociations en vue de mettre en place un PERCO, un PERE ou un régime de retraite supplémentaire.
Le PERCO est ouvert au chef d’entreprise, au conjoint collaborateur et au mandataire social dès lors que l’entreprise emploie au moins un salarié et au plus 250.
Plan d’épargne retraite populaire (PERP)
Les modalités ont été fixées par un décret du et un arrêté du .
Le PERP (plan d’épargne retraite populaire) est un plan d’épargne retraite individuel, pouvant être souscrit par tout individu. Les sommes sont bloquées jusqu’au départ à la retraite, et servies uniquement sous forme de rente viagère. Un déblocage le jour de la retraite d’un montant d’au maximum 20 % du capital capitalisé peut-être perçu au moment de la retraite, si l’accord a été défini dans ce sens.
Dans un PERP, l’avantage fiscal a lieu à l’entrée : les versements sont déductibles du revenu imposable, dans la limite d’un certain plafond (10 % du revenu imposable) ; en revanche, après le départ à la retraite, la rente viagère est soumise à l’impôt sur le revenu.
Les cas de déblocage anticipé sont très peu nombreux (expiration des droits à l’assurance-chômage, invalidité, décès) ce qui en fait un produit moins souple que le PERCO.
Le PERP permet également à ses adhérents de se constituer à compter de l’âge de la retraite, sous conditions, une épargne affectée à l’acquisition de leur résidence principale en accession à la première propriété.
À la date d’échéance du plan, cette épargne donnera lieu au versement d’un capital, soumis à l’impôt sur le revenu. Cette imposition pourra, sur demande expresse et irrévocable de l’adhérent, être étalée sur 5 ans, répartie en parts égales.
Ce plan a des résultats mitigés, les salariés redoutant les aléas boursiers ainsi que l’effet tunnel.